Expulsions des Roms

La Communauté Tsigane fait encore parler d’elle. Après l’Italie, c’est la Suède et la France qui décident d’expulser les Roms, posant le problème de l’intégration de ces peuples nomades au sein de l’espace européen.

Suite à un durcissement de sa politique fin juillet 2010, le gouvernement français décide de démanteler  des camps illégaux des Roms à Saint Denis, en île  de France (Région parisienne). Le 20 août, 93 Roms sont expulsés vers la Roumanie à bord de deux avions, malgré des vives  protestations d’une partie de l’opinion française.

L’expulsion est assortie d’une aide au retour humanitaire (ARH).  Versée au moment du départ,  elle s’élève à  300 € par adulte et à 100 € par enfant accompagnant. Les frais de voyage sont également pris en charge. Ce qui donne, avec ces frais, une dépense d’environ 20 000 € par personne renvoyée.

Mais voilà, ce qui semble être une simple mesure sécuritaire prend une autre tournure : l’existence d’une circulaire  ministérielle datant du 5 août 2010, ciblant explicitement  les Roms.

Un élément déclencheur de l’ire de la commissaire européenne à la Justice, Viviane Reding, vis-à-vis de l’attitude française. D’où sa demande d’ouverture d’une procédure d’infraction contre Paris. Pourquoi cette réaction de l’Union Européenne ? Il y a, à en croire la commissaire européenne, deux raisons qui militent en faveur de cette action.

En premier lieu le non respect des garanties légales prévues par les textes européens lors d’expulsions – Examens au cas par cas des situations, possibilité d’appel, etc., contrairement aux dires du ministre de l'immigration et de l'identité nationale Eric Besson, en déplacement à Bucarest  (Roumanie): qui estime que le droit européen a été respecté et qu’Il n'y a pas eu d'expulsion collective.

En second lieu, le caractère discriminatoire des actions de la France puisqu’elles ciblent explicitement les Roms. "300 campements ou implantations illicites devront avoir été évacués d'ici trois mois, en priorité ceux des Roms", stipule le texte.

Polémique

Les associations de défense des droits de l'homme et un professeur de droit public estiment que l'action du gouvernement est juridiquement illégale, puisqu'elle  vise directement une catégorie de population en tant que telle et non des individus qu'on incriminerait pour certains faits.

"Cette circulaire est très probablement illégale", confirme Jean-Bernard Auby, professeur de droit public à Sciences Po. "La situation des Roms ne semble pas assez particulière par rapport aux autres étrangers en situation irrégulière pour justifier qu'ils soient directement visés. Dans ces conditions, la circulaire est très probablement contraire au principe d'égalité, estime-t-il. Tout le débat devant le Conseil d'Etat se fera sur cet aspect de la particularité ou non de la situation des Roms, mais on ne peut pas dire que les Roms sont les seuls étrangers à poser des difficultés".

Le Conseil d'Etat  peut être  saisi dans ce cas ; il peut décider de suspendre très rapidement la circulaire, avant de statuer sur le fond.

Quant au Conseil de l’Europe qui se tiendra en octobre, il sera question de lancer des travaux visant à prendre des mesures pour aider les Roms, dont le traitement en France a donné lieu à une vive polémique. L’institution qui réunit 47 pays, se pose en coordinatrice d’une initiative européenne concrète pour aider quelques millions de Roms à mieux s’intégrer dans leur pays d’origine ou d’accueil. « Cette réunion permettra d'identifier les engagements des Etats membres en vertu des textes européens, de commencer à définir les actions concrètes, leur mise en oeuvre, et un dispositif de contrôle » a expliqué son secrétaire général, Thorbjorn Jagland.

La question des Roms en France est en train de prendre un tour politique décisif dans un contexte préélectoral où instrumentalisation et  récupération politique prédominent. La France et Nicolas Sarkozy en passe de devenir des bouc-émissaires dans un problème qui dure depuis des siècles, faute de solution facile et évidente.

Source AFP

 

D’où viennent les Roms ?

Le choix de la destination vers  cet Etat de l’Europe de l’Est est opportune, car, là s ‘y  trouve la communauté tsigane la plus importante d’Europe. Il faut rappeler que les Roms sont  une composante  de la Grande communauté des Tsiganes constituée des Manouches, des Gitans, et des Sintés. Les Roms sont des Tsiganes de l’Europe de l’Est. Environ 10 millions y vivent. Selon les ONG, la Roumanie compte 2,5 millions, la Bulgarie environ 800 000. En Hongrie, ils sont environ 600 000, en Slovaquie 500 000, en Serbie 400 000, et en République Tchèque 300 000.

Les Roms souffrent d’un rejet du reste de la population. Selon une étude effectuée par le gouvernement roumain, 7 Roumains sur 10 ne souhaitent pas qu’un Rom fasse partie de leur famille.

Où vont-ils ?

En Italie d’abord, où ils seraient 556 000 selon l’association Caritas, en Espagne et en Grèce aussi (plusieurs centaines de milliers). La France, loin d’être la destination principale des Roms, en compterait …15 000 seulement.

Leur intégration

La Commission a débloqué une enveloppe de 17,5 milliards d’euros sur 2007 -2013 utilisée par douze Etats membres pour promouvoir l’intégration des Roms. La Roumanie, la Bulgarie, l’Italie, la Suède et l’Espagne en font partie. Pas la France.

Il faut reconnaître que, malgré les efforts désespérés des gouvernements européens pour l’intégration des Roms, la réalité très concrète est qu’ils restent un peuple nomade, voyageant où ils veulent avec leurs traditions qui provoquent souvent des "clashs" avec les sociétés civilisées. Pour les Roms, faire la manche est un droit primordial, voler est une manière de redistribuer l'argent des riches et faire des enfants est leur mode de contribution au développement de la Roumanie, ce qui leur permet d'exiger, en contrepartie, un soutien financier.

Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Teodor Baconshi, la Roumanie déclare regarder avec inquiétude la déportation des Roms. Baconschi considère que chaque décision d’expulsion devrait être traitée individuellement, en précisant que Bucarest rejette la "stigmatisation" d’une catégorie de la population en masse et sur "des critères ethniques".

Mais au-delà de cette réaction officielle, la décision de la France, mais aussi de la Suède, de renvoyer dans leur pays d'origine les Roms en infraction avec la loi, est plus perçue par la presse locale et par une importante partie du public  comme le résultat d'un échec des politiques d’intégration des Roms, que comme un acte xénophobe de Nicolas Sarkozy.

ce n’est pas la première fois que les Roms font la Une des journaux.

En 2007, après une vague de violence qui a atteint son paroxysme avec le viol et le meurtre d'une Italienne par un Rom, Romano Prodi et son gouvernement de centre gauche avaient mis en place une série de mesures xénophobes contre les émigrés roumains, illégaux et légaux.

Sources TV5

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