Éditorial N°36

Par Emilienne N. Soué

Egalité des sexes, encore un effort Messieurs !

Au Cameroun, comme partout ailleurs dans le monde, des politiques se succèdent pour abolir les inégalités entre les femmes et les hommes. La Constitution elle-même proclame solennellement, en son préambule que,  «  l'être humain, sans distinction de race, de religion, de sexe, de croyance, possède des  droits  inaliénables et que tous les hommes sont égaux en droits et en devoirs».

Force est encore de constater que l’on en est encore loin. Comme indéracinables, les inégalités perdurent, et les injustices dont elles sont porteuses. Dans le monde politique, l’on constate depuis les années 1990 que le principe de la parité n’est effectif que quand il est obligatoire. Le Code électoral aidant, les candidatures féminines  ont pu être sécurisées. Mieux, Elections Cameroun a dû rejeter des listes  qui ignoraient le genre ou ne prenaient  pas en compte toutes les  composantes sociologiques (personnes vulnérables, femmes, handicapées, et peuples autochtones) en 2013. La sécurisation des candidatures féminines a porté  31% femmes à l’Assemblée Nationale  et au sein du tout premier Sénat constitué à la suite des élections du 14 avril 2013 et des nominations présidentielles subséquentes, les femmes se sont taillées 20% de représentation; alors même que dans  certains pays occidentaux, les partis politiques préfèrent payer les pénalités plutôt que de respecter la loi lors des scrutins municipaux et législatifs. Etonnant n’est-ce pas ?

Aung San Suu Kyi : Pionnière de la lutte pour la démocratie

Aung San Suu Kyi née le 19 juin 1945 à Rangoun, est une femme politique birmane, figure de l'opposition non-violente à la dictature militaire de son pays, lauréate du prix Nobel de la paix en 1991. En 1972, elle se marie à Michael Aris, un jeune homme rencontré à Oxford alors qu’il étudiait les civilisations tibétaines. De cette union naissent trois enfants.

Elle est secrétaire générale de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), un parti opposé à la dictature en place en Birmanie et parti cofondé par elle. Son parti remporte les élections générales en 1990, mais elles sont annulées par le Conseil d'État pour la Paix et le Développement, parti de la junte militaire en place. Elle est alors placée en résidence surveillée par le pouvoir et ne peut exercer son activité politique. Durant son enfermement elle bénéficie d'un important soutien international dont celui de neuf lauréats du prix Nobel. Elle est libérée le 13 novembre 2010, puis est élue députée le 1er avril 2012, lors d'élections partielles remportées par son parti. Elle est surnommée « l'orchidée de fer » par ses partisans, et « la Dame de Rangoun » par les médias internationaux.

Pour une meilleure justice camerounaise : Ce que propose Me Charles Tchoungang

Le livre de l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats du Cameroun, Charles Tchoungang  publié en 2015 chez du Schabel  sous  le titre « De l’impossible justice au Cameroun » a certes des allures de réquisitoire. Mais, il a tout de même le don de proposer des solutions qu’on gagnerait à étudier…

« Ce sera ma part de vérité pour rétablir les faits », ces mots de Me Tchoungang, auteur  de « De l’impossible justice au Cameroun » de par leur ton incisif sont typiques de ceux que l’on rencontre dans ces essais qui dénoncent et ne font que cela de la page de garde à la table de matière. Certes, c’est un essayiste qui profite de sa publication pour revenir sur les « anomalies » du système juridico-judiciaire camerounais, mais à le lire de près, il y a bien partie à tirer.  « A ma prise de fonction, l’entrée au Barreau était bloquée depuis sept ans »…Telle est certainement l’anomalie de départ qui fonde et forge la vision des choses de l’auteur. Un blocage qui, regrette-t-il, a été entretenu par des avocats influents auprès de la Chancellerie et qui voulaient garder toute la clientèle pour eux au détriment d’une jeune concurrence. Les mots pèsent lourds autant qu’ils viennent d’un ex-bâtonnier. Dans la foulée, l’auteur pousse sa liberté de plume autant que possible et dénonce encore  l’ « Etat de droit virtuel » dans lequel le Cameroun s’est installé en ne concrétisant point la transition constitutionnelle entre 1972 et 1996.  Mais parfois, comme en page 62, l’auteur semble faillir à la clarté à laquelle son style habitue le lecteur dès l’entame de la lecture. On a peine à le suivre et  à savoir s’il appelle le Cameroun à renoncer à faire présider le Conseil Supérieur de Magistrature par le président de la République. Mais cette incomplétude est certainement l’une des rares que le lecteur rencontre dans cet essai qui permet à l’ancien bâtonnier de dérouler le chapelet d’« anomalies » qu’il a pris le soin de recenser. Mais  comme je l’ai dit plus haut « De l’impossible justice … » n’est pas qu’une interminable dénonciation. Heureusement.  Derrière chaque dénonciation, il se cache une proposition. Il faut le souligner. Aussi.

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