Achille Magloire Ngah
Encore l’espoir!
Le train 2012 est entré en gare. Le Cameroun, durant les douze mois de l’éternel voyage annuel, a connu quelques faits marquants. L’on a eu l’occasion de célébrer le trentenaire de l’homme du 6 novembre 82, qui est enfin sorti de sa vie cachée pour prôner publiquement la bonne nouvelle de l’émergence et la lutte contre la corruption. « La nouvelle dynamique est en route » a proclamé Paul Biya dans son traditionnel message à la Nation du 31 décembre dernier. Après avoir vanté, bien entendu, le lancement des « grands projets structurants » qui, soutient-il, font du Cameroun « un grand chantier ». La lutte contre les détournements des deniers publics est montée d’un cran. Désormais, tous les prévaricateurs de la République, ces « délinquants à col blanc » ont le luxe de bénéficier d’un Tribunal Criminel Spécial. Cela intimide –t-il vraiment ? Apparemment non ! Car la CONAC révèle que plus de deux milliard de francs CFA ont été détournés dans le projet Lom Pangar.
30 ans après l’avènement du renouveau, les Camerounais flirtent enfin avec un code électoral, bien que contesté, et une refonte biométrique des listes électorales.
Que de textes législatifs et d’institutions contestés en 2012. Même si à tous les coups, le gouvernement et les députés se sont rattrapés, cet état des choses révèle une réalité : les experts et autres technocrates ne sont pas associés à la préparation des projets de loi. Une reconsidération de la place et du rôle de l’expert est nécessaire. Fort heureusement, certaines institutions tentent, tant bien que mal, de sortir du lot. C’est le cas du Conseil National de la Communication. Pas seulement, c’est le secteur de la Communication tout entier qui fait sa mue. Une nouvelle boîte à idée, les 2e Etats Généraux de la communication du 5 au 7 décembre 2012, avec des réformes salutaires pour le secteur.
Quoiqu’il en soit, exit 2012 avec ses déceptions, ses contestations et ses inondations. Même si les feuilles de route exigées aux membres du gouvernement en fin 2011 n’ont pas connu une évaluation satisfaisante, 2013 annonce déjà ses couleurs avec la mise en place annoncée du Conseil Constitutionnel et du Sénat, sans oublier le nouveau slogan économique: « le budget programme » de la République. C’est cela la force du Cameroun. A chaque année un slogan et une institution mais finalement rien ne change dans le quotidien du bas peuple. L’on se rend compte que les années se suivent et se ressemblent, « les budgétivores » se frottent les mains et s’empiffrent, le peuple se crève les yeux à scruter « le bout du tunnel » et la redistribution des fruits de la croissance. Et l’on va dire que « le Cameroun c’est le Cameroun ».
Reste à espérer que 2013 ne sera pas 2012 et que l’espoir sera concret.
