Par Jacques Tchenem Vandou
Vous ne perdez rien
Il ya quelque chose d’important dans les textes devant régir, dès adoption, la profession d’avocat et l’assistance judiciaire au Cameroun. « Toute personne peut, sans assistance d’un avocat, se présenter elle-même devant toute juridiction, à l’exception de la cour suprême, pour postuler et plaider soit pour elle-même, soit pour son conjoint… » La brèche qui s’ouvre aux personnes ambitieuses« est large. Large aussi est la fourchette des personnes qui vont s’y engouffrer. Cette disposition du projet de loi ressemble à une mesure de lutte contre la discrimination, j’allais même dire de lutte contre la vie chère.
Puisque, jusqu’à preuve du contraire, se constituer les services d’un avocat n’est pas à la portée de la moitié de la population du Cameroun. Cette loi, en autorisant les anciens magistrats et les anciens enseignants des facultés des sciences juridiques et politiques ayant accompli dix ans de service en cette qualité, leur ouvre les horizons vers une retraite moins ennuyeuse. Mais le problème ici c’est que les premiers occupants de la profession voient leur corps se transformer en un bordel. De bonne guerre aussi ; car chaque profession fait des efforts d’ériger des barrières à ses entrées et sorties. Dans ce qui oppose aujourd’hui le barreau et le ministère de la Justice, tout le monde a tort et tout le monde a raison. Le tort c’est de n’avoir pas joué dès le départ, la carte de la concertation et de la raison partagée. C’est qu’une profession se défend et l’Etat a le droit de régulation quand c’est nécessaire. Le passage en force au motif du pouvoir de l’Etat, c’est de l’histoire ancienne. Et le gouvernement camerounais l’a compris par la création de la commission mixte de relecture des textes querellés.
