Editorial N°016

Rappel à l’ordre républicain

Par Emilienne N. SOUE

 

La fin de l’année est le moment idéal pour toute  remise en question. On remet tout à plat, on épluche, on dépoussière et on laisse derrière soi ce qui n’a pas marché, ce qui est négatif pour entamer l’année nouvelle ; plein de bonnes et nouvelles résolutions.

La fin de l’année  2011, a coïncidé avec la fin du dernier  septennat de Paul Biya et sa réélection pour un nouveau bail de sept ans à la magistrature suprême. Le moment convenable pour tirer les conclusions de la mandature passée afin  de tracer les sillons de l’avenir: « Mais auparavant, jetons, si vous le voulez bien, un regard en arrière». La  rhétorique présidentielle, depuis la profession de foi du candidat, en passant par le discours d’investiture du président élu et les vœux de l’an aux  Camerounais est émaillée des exhortations au changement de mentalités et des appels à l’action. Ce nouveau mandat présidentiel étant placé sous le signe des grandes réalisations, le président met le cap sur l’économie: « Les barrages de Lom Pangar, Memve’ele, Mekin et les centrales qui leur sont associées, seront une réalité dans les prochaines années … Le problème du déficit d’énergie réglé avec le renfort de l’exploitation de nos gisements de gaz et l’apport des centrales thermiques, nous allons pouvoir relancer nos industries à partir de nos ressources minières et agricoles», annonçait le chef de l’Etat lors de son investiture. Des nouvelles orientations politiques, si promesses tenues, en passe de propulser le Cameroun dans l’Emergence à l’horizon 2035.

 

Mais avant de refermer la page de 2011 et baigner dans cette nouvelle ère, jetons un regard sur cette année devenue charnière dans l’histoire du monde. D’abord,  le continent africain a été secoué par une série de convulsions révolutionnaires. Dans un contexte de célébration des cinquantenaires des indépendances couplée avec les élections présidentielles, 2011 démarre avec les conflits postélectoraux en Côte d’Ivoire, suivie par ce que le monde a surnommé les Printemps arabes qui ont fait basculer les régimes des présidents Ben Ali et Hosni Moubarak, puis de manière plus spectaculaire, la chute et l’assassinat de Mouammar Khadafi en Libye.

En Europe, la crise de la dette dans la zone Euro atteint son point culminant, mettant ainsi en péril la monnaie unique. Celle-ci aura eu raison des dirigeants italien et grec. Quant aux Etats Unis  empêtrés dans une crise financière sans précédent depuis les subprimes en 2008, l’administration Obama n’a eu de cesse de proposer des plans de sauvetage tous neutralisés par les Républicains. En revanche, tous les Américains ont salué, derrière leur président, l’annonce de l’exécution de Ben Laden. C’est cela aussi l’Amérique.

2011 va plonger le monde dans la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon avec son lot de morts et le spectre de la radioactivité. Sans commune mesure, une autre onde de choc va secouer le monde : un homme politique français, l’homme providentiel pour la candidature du PS à l’élection présidentielle de 2012, le   patron du FMI est rattrapé par des histoires de mœurs, dévoilant ainsi les divergences judiciaires et juridiques sur le traitement d’un présumé coupable entre l’Amérique et le Vieux Continent.

2011 n’a pas été un long fleuve tranquille. Au Cameroun, le spectre de la Côte d’Ivoire et de la Libye colorent la période préélectorale. Mais la maturité du peuple camerounais a contrarié les prédictions néfastes sur le déroulement du scrutin du 09 octobre 2011. Avec tout de même une  zone d’ombre au tableau : Elecam. Si Elecam n’existait pas faudrait-il l'inventer? Pour les Camerounais, c'est en tous cas un inépuisable sujet de débats et  un bon prétexte à rappels à l'ordre républicain.

En 2012, l’heure est désormais aux grandes réalisations. Pour ce faire, il faut sortir de l’inertie qui a longtemps caractérisé la gouvernance camerounaise. Mais aussi, intensifier la lutte contre la corruption, ce fléau qui obère le développement du pays. Vilipender les privilèges de l’oligarchie, la vénalité croissante des classes dirigeantes, l’incurie de l’administration passent par là. Car, il faut une classe dirigeante dépouillée du vieil homme corrompu, vénal, vicieux, amoral, égoïste, tribaliste, etc.

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