Le Monde en 2011

Le monde arabe a connu une effervescence exceptionnelle en 2011. De l’océan atlantique au golfe persique les mouvements de contestation se sont propagés comme une traînée de poudre, gagnant presque tous les Etats de la région. Royautés, émirats ou républiques, pas un seul régime n’est épargné.  La plupart des témoignages s’accordent à dire que les réseaux sociaux ont joué un rôle dans la mobilisation en Egypte comme en Tunisie. Pour exprimer un ras le bol, se regrouper de façon affinitaire ou se conforter dans l’action, des groupes ont été créés sur Facebook ;  et même Twitter était utilisé, de façon plus marginale, pour lancer des alertes, notamment à l’extérieur du pays.

 

• Tunisie

Ce qui sera désormais désigné par  printemps arabe tire son origine d’un incident dramatique: Mohamed Bouazizi,  un jeune bachelier s’est immolé par le feu le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid, au centre du pays, à 250 kilomètres au sud de Tunis. Giflé en public par un agent de police qui lui a confisqué sa charrette de vendeur ambulant de fruits et légumes. Le jeune homme décède le 04janvier des suites de ses blessures et l’immolation devient  alors le symbole de la révolte.  L’acte désespéré de ce jeune homme de 26 ans va servir de déclencheur à la plus grande révolte populaire de l’histoire moderne de la Tunisie qui va aboutir au renversement de Zine el Abidine Ben Ali le 14 janvier 2011. Il présidait le pays depuis 1987.

• Egypte

Les mouvements de contestation gagnent l’Egypte :  Le 25 janvier, inspirés par l'exemple tunisien, quelques milliers de jeunes égyptiens manifestent place Tahrir au Caire pour des réformes politiques et sociales, après un appel lancé par le biais de Facebook. ils vont, à partir de cette date, réclamer la démission du président Hosni Moubarak.  Le 11 février 2011, Hosni Moubarak, à la tête depuis 1981 du plus peuplé des pays arabes,  démissionne sous la pression de la rue, après 18 jours de manifestations lancées par la jeunesse. Pour une partie de la jeunesse, galvanisée par la « révolution du jasmin » qui a renversé le président Zine el Abidine ben Ali à la mi-janvier en Tunisie, Hosni Moubarak en était venu à incarner tous les problèmes du pays. Il remet le pouvoir à l’Armée.

• Libye

Le printemps arabe prend une tournure inattendue en Libye avec des insurgés armés prêts à renverser le régime de Mouammar Kadhafi. Ces derniers, emmaillotés sous le sigle CNT  bénéficient de la faveur et de l’appui des occidentaux qui ont eu recours à la force pour la « protection des populations » en Libye, à la faveur de la résolution 1973 adoptée par l’ONU. L’Otan prend la direction des opérations jusqu’au 31 octobre, date à laquelle elle met fin aux opérations militaires.

Amorcée le 15 février, la contestation née à Benghazi, ville historiquement opposée à Mouammar Kadhafi, aboutit le 20 novembre à la chute du régime du guide libyen. Kadhafi est tué dans sa ville natale de Syrte. Mouammar Kadhafi a dirigé la Lybie depuis 1969.

LA CRISE IVOIRIENNE

Les élections présidentielles du 31 octobre 2010 qui ont opposé Laurent GBAGBO et Alassane Ouattara débouchent sur une crise sans précédent. Le 2 décembre, Youssouf Bakayoko, président de la Commission électorale indépendante (CEI), annonce la victoire d'Alassane Ouattara. Le 3 décembre, le Conseil Constitutionnel déclare Gbagbo vainqueur. Paul Yao N'Dre, président dudit conseil annonce que les résultats dans sept régions du nord sont annulés. Cela inverse les résultats en faveur de Gbagbo qui est alors crédité de 51,45 % des votes alors qu’Ouattara n'a plus que 48,55 %.  Le conseil constitutionnel proclame Laurent Gbagbo vainqueur de la présidentielle du 28 novembre, invalidant les résultats de la commission électorale indépendante (CEI) qui donnaient son rival Alassane Ouattara  en tête avec 54,1% des voix contre 45,90 % pour Laurent Gbagbo, avec un taux de participation de 81,1 %. Le président sortant dont la réélection est vivement contestée par la communauté internationale, prête serment le samedi 4 décembre 2010, à la tête de la Côte d’Ivoire au palais présidentiel d’Abidjan. Peu de temps après, c’est au tour d’Alassane Ouattara de prêter serment à l’hôtel du Golf où il s’est retranché. Le pays s’enlise alors dans une crise sans précédent ayant laissé sur le carreau  environ 3000  victimes. Après quatre mois d’un bras de fer  favorable un Alassane Ouattara soutenu par la communauté internationale, le 11 avril 2011 l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et de son épouse Simone, sont arrêtés et transférés dans une résidence surveillée dans le Nord du Pays jusqu’à son transfert au Tribunal International de la Haye.

LE SEISME DE FUKUSHIMA

L'accident nucléaire de Fukushima du 11 mars 2011 au Japon, également désigné comme la catastrophe de Fukushima, fait partie des conséquences d'un séisme sur la côte Pacifique du Tōhoku de magnitude 9 ayant déclenché un tsunami, dévasté cette côte et provoqué plus de 20 000 morts.

AFFAIRE DSK

Le Samedi 14 mai 2011, Dominique Strauss Kahn, patron du FMI, accusé de viol par une femme de chambre   est arrêté à l’aéroport JFK et emmené dans un commissariat de Harlem à New à New York. Lundi 16 mai, la juge Melissa Carow Jackson du tribunal de New York, finit d’énumérer les sept chefs d'accusation, rejette la mise en liberté sous caution et décide du maintien en détention provisoire à la prison de Rikers Island, tout un monde s’écroule sur un illustre personnage. Le Procureur de Manhattan, Cyrus Vance Jr., assure disposer d’un dossier solide contre la plus grosse prise de sa carrière. Toutefois, malgré l’émotion, l’affaire du Sofitel de New York n’aurait jamais dû échapper à ce principe élémentaire commun à tout Etat de droit, à savoir « la présomption d’innocence ».

CRISE DE LA DETTE ET DE L’EURO

 

L’Europe est noyée sous une crise de liquidités, les banques européennes se débarrassent à tour de bras de la dette souveraine des pays de la zone euro jugés «à risques».Ce qui fait flamber les taux d’intérêt. Ce mouvement, qui a débuté fin juillet, en Irlande, touche l’Espagne, l’Italie, le Portugal et d’autres pays de la zone Euro, atteint son paroxysme avec la crise de la dette en Grèce. Un plan de sauvetage est proposé à la Grèce pour une sortie de crise au cours d’un sommet des dirigeants européens : un accord pour effacer une partie de la dette grecque détenue par les banques créancières du pays. L’accord porte sur un renoncement de 50% des créances, soit cent milliards d’euros. La crise de la dette grecque s’accompagne d’une crise politique en Grèce. Le plan de sauvetage européen est assorti d'un nouveau plan d'austérité sociale sous contrôle étroit des institutions européennes et du FMI : baisse drastique des salaires, hausse des impôts, casse des services publics.. Ces mesures se multiplient en Europe mais se révèlent à la fois inefficaces et injustes. Pour les Grecs, c’est une perte de souveraineté du pays. Papandréou décide de soumettre cet accord européen au suffrage référendaire. L'incompréhension voire la consternation prédominent dans la zone euro au lendemain de la décision du premier ministre grec Georges Papandréou de convoquer un référendum sur le nouveau plan européen de renflouement du pays.

Toutefois, un compromis est trouvé ; mais il va falloir se passer de Georges Papandréou. Lucas Papademos, vice président de la Banque centrale européenne a été désigné pour former  un nouveau gouvernement de consensus en Grèce. Ce qui  constituait "le dernier espoir" pour le pays, à la condition d'un "soutien" des Grecs. La crise de l’euro aura également eu raison de Silvio Berlusconi. La crise grecque a menacé de faire sombrer l’euro et l’économie mondiale. La récession continue son avancée, d’autant que l’Agence de notation ont également dégradé la note de la France. L'aggravation de la crise  vient fragiliser des banques dont le besoin de recapitalisation au plan européen est chiffré aujourd'hui par Goldman Sachs à 298 milliards d'euros.

DEMOGRAPHIE

La population mondiale passe à 7 milliards

Après quelques millénaires d’une très lente évolution, la population mondiale est passée de 1 milliard à désormais 7 milliards en deux petits siècles.

LES PRIMAIRES SOCIALISTES

La primaire présidentielle socialiste de 2011, nommée officiellement primaires citoyennes, est l'élection organisée par le Parti socialiste et le Parti radical de gauche afin de désigner leur candidat commun à l'élection présidentielle française de 2012. Le scrutin de désignation du candidat, organisé à l’américaine, a lieu le 9 octobre 2011, suivi d'un second tour le 16 octobre suivant. Contrairement aux deux primaires précédentes de 1995 et 2006, elle est ouverte à tous les citoyens inscrits sur les listes électorales qui se reconnaissent dans les valeurs de gauche, et non aux seuls militants des partis concernés. Six candidats, François Hollande, Martine Aubry, Arnaud Montebourg, Ségolène Royal, Manuel Valls et Jean-Michel Baylet se présentent et arrivent dans cet ordre au premier tour du scrutin. Au second tour, François Hollande l'emporte face à Martine Aubry. Avec près de 2,7 millions d'électeurs sympathisants au premier tour et 2,9 millions au second, cette primaire est considérée comme un succès par la plupart des éditorialistes. Les six candidats à l'investiture socialiste ont participé à trois débats télévisés avant le premier tour de la primaire. Pour le second tour, France Télévisions organise un débat entre les deux finalistes le 12 octobre 2011 à savoir Martine Aubry et François Hollande. François Hollande remporte la primaire socialiste avec 56,57% des voix contre 43,43 % pour sa rivale Martine Aubry. Ce mode de désignation d’une tête de file est en phase avec la modernité politique, à en croire certaines cadres de La droite française et serait même envisageable pour les municipales de 2014.

NOBEL DE LA PAIX

Trois femmes obtiennent le prix Nobel de la Paix : Ellen Sirleaf Johnson, présidente du Libéria. Elle partage la distinction avec sa compatriote Leyman Gbowee, une militante pacifiste  qui a contribué à mettre fin aux guerres civiles ayant ravagé le pays jusqu’en 2003 et une activiste des printemps arabes la Yéménite Tawakkul Karman. Le comité Nobel distingue une femme qui a œuvré pour la paix, la démocratie et les droits des femmes avant et pendant le printemps arabe. Le prix Nobel de la paix 2011 a été conjointement attribué à ces trois femmes pour leur lutte non violente pour la sécurité et les droits des femmes.

MORT DE KIM IL JONG

Le président de la Corée du Nord Kim Jong-Il a succombé à une crise cardiaque. Son fils, Kim Jong-Un, lui succède à la tête d'un pays. La mort de Kim Jong-il suscite incertitude et prudence. Le leader nord-coréen est officiellement décédé à 69 ans d'un infarctus du myocarde et d'une crise cardiaque dans son train samedi 17 décembre. Kim était affaibli depuis une attaque subie en 2008.Il avait lui-même succédé à son père Kim Il –Sung en 1970.

MORT DE CESARIA EVORA

Cesaria Evora nous a quittés samedi 17 décembre. La reine du morna est morte à l'âge de 70 ans, dans un hôpital du Cap Vert, son pays natal. Le décès de celle que l'on surnomme la diva aux pieds nus survient seulement 3 mois après sa décision d'arrêter de chanter. Cesaria Evora perce sur la scène internationale dans les années 90 et connait un vif succès en France et dans de nombreux pays où le portugais n'est pas la langue nationale. Sa chanson Sodade est l'une des plus connues de son riche répertoire. En 2003, Cesaria Evora reçoit le Grammy Awards du meilleur album de world music pour l'album Voz D'Amor.

Synthèse Emilienne N. Soué

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