François Hollande président

LA GAUCHE PEUT - ELLE CHANGER LE MONDE ?

Le 15 mai 2012, c’est la passation des pouvoirs entre le président sortant Nicolas Sarkozy et François Holland. Elu avec 51,62 % des suffrages au second tour de l’élection présidentielle française 2012, François Hollande est le 7e président de la cinquième République (Constitution 1958 du Général de Gaulle) et le 24e président français. 31 ans après l’élection de François Mitterrand en 1981, un autre socialiste arrive au pouvoir en France. A la différence de l’élection de François Mitterrand, celle de François Hollande ne se fonde pas sur le triomphe des idées de gauche : des propositions idéologiques se sont faites très rares.
Le socialiste François Hollande  arrive  au pouvoir en France au moment où une crise sans précédent frappe l’Europe. Telle une bourrasque, elle emporte certains dirigeants dont les systèmes économiques et financiers  s’étaient déjà effondrés : Papandréou en Grèce, Berlusconi en Italie,  pour ne citer que ceux-là. D’autres pays sont sur la même pente, en témoignent les cotations des agences : la France a perdu son AAA. L’agence américaine Standard & Poor’s le lui avait retiré en janvier 2012. La crise, si elle émane du capitalisme, elle frappe aussi les pays dont les dirigeants sont de gauche.


L’arrivée de François Hollande va-t-elle changer la donne ?  Alors quelles sont les réformes qui peuvent amener les socialistes à faire  récupérer à la France  le triple A, comme l’a promis Hollande lors de son discours d’investiture ? Le président socialiste  pourra t-il s’attaquer au pilier de l’ordre libéral (financiarisation, mondialisation, des flux capitaux et de marchandises) ?
En attendant, comment pourra t-il conjurer le sort prédit par son prédécesseur  Nicolas Sakozy qui martelait aux Français pendant la campagne : «Nous ne sommes pas en 1981, nous sommes en 2012. En 2012, il ne faudra pas deux ans, il faudra deux jours pour qu’ils [la gauche] conduisent notre pays dans une gigantesque crise de confiance. Et à ceux de nos compatriotes qui veulent la gauche je dis : vous aurez la Grèce, vous aurez l’Espagne ».
Et pourtant, bien que président de l’International Socialiste  M. Georges Papandréou, s’est adossé sur une politique d’austérité draconienne qui combine privatisations massives, suppressions d’emplois dans la fonction publique et abandon de la souveraineté de son pays  en matière économique  et sociale à la commission européenne et à la Banque Centrale européenne, des institutions ultralibérales. Tandis que pour les gouvernements d’Espagne, du Portugal ou de la Slovénie font le constat suivant : le terme de gauche s’est galvaudé au point de ne pouvoir être associé à aucun contenu politique particulier.
Que peut-on désormais attendre des partis de la Social-démocratie (parties de gauche) européenne désormais historiquement associés, par le compromis qui les lie aux partis de la Démocratie-chrétienne (partis de droite et ultralibéral), à la stratégie de libéralisation du marché intérieur et à ses conséquences sur les droits sociaux et les services publics? Le porte parole du Parti Socialiste français Benoît Hamon le relève d’ailleurs  dans son livre, le Parti socialiste européen : « Ce sont des gouvernements socialistes qui ont négocié les plans d’austérité voulus par l’Union Européenne et le Fonds Monétaire International (FMI), ...Une partie de la gauche européenne ne conteste plus qu’il faille, à l’instar de la droite, sacrifier l’Etat-Providence pour rétablir l’équilibre budgétaire et flatter les marchés ».
Amérique latine : épicentre du socialisme ?
A en croire les partisans de la gauche radicale, cela est dû à une sorte de fascination de la gauche modérée (Parti socialiste) pour les idées ultralibérales et l’atlantisme à l’origine de l’embourgeoisement des socialistes européens et leur éloignement du monde ouvrier.
Déçus par leurs camarades européens, les partis de gauche d’Amérique latine espèrent prendre la relève du Vieux continent, trop capitaliste, donc, de moins en moins légitime quand ils prétendent défendre les intérêts populaires. La direction idéologique de la gauche pourrait se déplacer vers l’Amérique du Sud. « La gauche des pays européens, qui a tant influencé la gauche dans le monde, n’a pas réussi à apporter des réponses adéquates à la crise et semble capituler face à la domination du néolibéralisme », indiquait en septembre 2011 un document préparatoire au congrès du Parti des Travailleurs.
Mais doit-on s’arrêter sur cet état des lieux plutôt pessimiste quant à l’avenir de l’idéologie socialiste en Europe ? La campagne électorale présidentielle en France a pourtant apporté une note d’espoir avec la recomposition du Front de gauche qui représente une galaxie de formations éparpillées. C’est une avancée pour cette union  des partis de gauche qui espère  influer sur les décisions financières du prochain gouvernement Hollande qui a déjà promis d’utiles réformes fiscales et il donne un coup d’arrêt à la légitimation de thèmes xénophobes par le président sortant Nicolas Sarkozy.
Pourtant, il faudra que l’extrême de la gauche se rende à l’évidence : pour la transformation sociale, la gauche ne doit pas rêver. Pour reprendre les termes employés par  Hollande « la gauche radicale veut bloquer, plutôt que faire. Freiner, plutôt qu’agir. Résister, plutôt que conquérir ». Ce réalisme ne va pas empêcher à François Hollande de réaliser cette promesse audacieuse une fois à l’Elysée : « Je suis le candidat pour changer le destin de la France »

Synthèse Emilienne. N. Soué


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