Editorial N°010

Emilienne N. Soué

La santé du médecin d’abord !

 

Depuis qu’il ya des hommes qui souffrent et des personnes pour soulager leurs maux, la relation entre malades et médecins relèvent de deux préceptes.

Le plus évident : ‘‘D’abord ne pas nuire’’. C’est le principe de précaution qui exige un examen attentif du patient, une observation clinique du mal dont il souffre, et la prescription d’une thérapie propice à lui restituer la santé.

Ne pas nuire, c’est alors, éviter d’aggraver le mal en prétendant le guérir. Le médecin doit prendre conscience qu’il est ici un professionnel, en relation avec un profane qui ne désire que la guérison. Il doit donc être aimable, serviable et courtois. Il y va aussi de la guérison psychologique du patient. Ne dit-on pas que la santé est un état d’esprit ?

 

Le deuxième précepte concerne le contrat médical. Celui-ci est ‘‘la rencontre d’une conscience et d’une confiance’’, formule assez célèbre dans le milieu médical. Le médecin doit exercer ses responsabilités en pleine conscience afin d’établir un diagnostic qui engagera, avec l’accord souhaité du patient, une thérapie aussi adéquate que possible. Il s’agit là de prudence intellectuelle nourrie par une fine psychologie de contact et de tact. Car, chaque malade est une personne à part.

Le médecin est alors cette femme ou cet homme, censé vivre un engagement total au service d’autrui. A l’image du grand prêtre Melchisédek, la charge du médecin est plus un sacerdoce qu’un prestige. Sa fonction requiert alors une haute conscience et une abnégation sans failles. C’est pourquoi la médecine ne peut être qu’une vocation inspirée par la générosité et le dévouement.

Seulement voilà ! La générosité et le dévouement s’effacent quelquesfois devant la précarité : celle-ci pervertit le jugement. Et les personnes les plus enclines à l’altruisme sont quelquesfois en proie au doute ; les médecins n’en sont pas exempts. Dans ces conditions, il devient difficile de s’occuper des patients qui ont besoin d’eux. Dans le contexte qui est le notre, peut-on vraiment dire que cette précarité est absolue ? Sont-ils plus précaires que le commun des patients, dont ‘‘l’effort de vie de trente minutes’’, ne tient qu’au scanner impératif et à l’urgence d’une opération chirurgicale, alors que son [patient] salaire mensuel est inférieur au SMIC local.

Malades eux-mêmes dans leur âme, la solution n’est-elle pas de s’en remettre avec humilité à un collègue ? En oubliant son propre savoir pour se laisser diagnostiquer et guérir ? La solution n’est-elle pas également la méditation profonde et systématique du serment d’Hippocrate ? Car le médecin est avant tout un humanitaire. Le respect de la vie humaine par le traitement consciencieux du malade est sa première et principale préoccupation.

Ce n’est qu’à ce prix que la générosité et le dévouement donneront tout son sens à la dignité de la profession médicale.

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