Sécurité alimentaire: La problématique du riz en Afrique

La flambée des prix des céréales en général et du riz en particulier sur les marchés internationaux en 2008 et les émeutes qui l’ont accompagnée ont incité les états africains à adopter des politiques communes en matière de riz. Le  Cameroun n’est pas en reste puisque membre fondateur d’AfricaRice dont le III congrès s’est tenu dans sa capitale au Hilton Hôtel du 21 au 24  Octobre 2013. L’augmentation de la production de cette céréale en Afrique était au menu des reflexions.

 

Le IIIème congrès sur le riz, organisé conjointement par le Centre du riz pour l’Afrique, le FAO et l’Institut de Recherche Agricole pour le développement (IRAD) sous le thème principal  «la science rizicole pour la sécurité alimentaire à travers le renforcement de l’agriculture familiale et l’agro-industrie en Afrique », réunissait des communautés de la recherche et de la vulgarisation engagées dans le développement du secteur rizicole en Afrique, les représentants des secteurs public et privé, des organisations de la société civile, des associations paysannes et.
La cérémonie d’ouverture présidée par Mme  Madeleine Tchuente, ministre de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, en sa qualité de représentante du Premier ministre, chef du gouvernement, a été l’occasion de rendre un vibrant hommage au président de la République du Cameroun, son Excellence Paul Biya, avec la remise d’un prix pour « son implication personnelle dans le développement de la riziculture au Cameroun ». La Minresi a par ailleurs, dans son discours liminaire, insisté sur la nécessité pour le continent africain de produire davantage de riz, soulignant dans ce sens les efforts déjà consentis par le Cameroun. La cérémonie  s’est ensuite poursuivie par la visite de l’exposition des fruits de la recherche sur le riz en Afrique, mais aussi de ses  dérivés.

Systèmes d’innovation et outils  TIC pour le développement de la chaîne de valeur du riz


Durant ces  quatre jours, le parties prenantes au Congrès ont fait le point sur les avancées de la science et de la technologie rizicole visant à améliorer les pratiques de production, de transformation et de marketing. Le Congrès aura été le lieu d’échanges, d’ innovations institutionnelles, politiques et des investissements clés requis pour accroître significativement la production, la transformation et la commercialisation du riz en Afrique subsaharienne, et partant développer des chaînes de valeur rizicoles compétitives et équitables, réduire les importations et renforcer le commerce régional.  
Les outils TIC offrent une solution efficace pour la vulgarisation de l’information sur la culture du riz de la production à la commercialisation. Ainsi, l’étude des programmes de radio tournés autour de la problématique du riz influencent de manière significative et positive l’adoption de variétés modernes de riz telle que démontrée par l’étude menée par des scientifiques au Burkina Faso.
Dans la même veine, les programmes vidéos  de formations de paysan à  paysan renforcent les relations institutionnelles entre les stations radio, les services de vulgarisation et les paysans et permettent ainsi le positionnement des stations de radio comme acteurs clés de dissémination, de diffusion des connaissances en matière de riziculture.
La vidéo et la radio ont également  joué un rôle important dans la connaissance pour les fermiers de la disponibilité de moyens financiers importants mis en place par les établissements de crédit pour les accompagner dans leur projet.
Le développement de la chaîne de valeur passe également par la mise en place de réseau multi-acteurs. Pour Alassa Mouliom Pefoura, directeur scientifique du Pôle Régional de Recherche Appliquée au Développement de Systèmes Agricoles d’Afrique Centrale ( PRASAC),  il faut structurer tous les acteurs du secteur riz au niveau de chaque pays, car «au sein d’une telle structure, on peut facilement échanger les informations, partager les résultats de la recherche et même partager avec les décideurs politiques, les meilleures approches pour atteindre les personnes cibles. »

Politique rizicole pour la sécurité alimentaire à travers le renforcement de l’agriculture familiale et l’agro-industrie


Sur l’échelle continentale, la hausse rapide des prix du riz en 2008  a remis la question du riz au centre de l’agenda des politiques alimentaires et agricoles des pays africains. En réaction à la crise, les pays africains ont posé les jalons  d’une politique de  régulation du prix du riz sur le marché, et d’une intervention publique forte pour relancer la production locale et assurer la sécurité alimentaire  notamment par l’augmentation du coût des importations du riz ( cas du Nigeria), par  une plus grande accessibilité aux intrants avec l’accord de subventions voire même des  distributions gratuites aux riziculteurs, mais aussi par la constitution des stocks céréaliers dans certains pays. De  plus, l’on s’est tourné également vers l’introduction de la mécanisation dans la culture du riz pour répondre à la demande dans le continent.    
Au  Cameroun, le pays produit actuellement environ 160.000 mètres tonnes  de riz par an pour une demande estimée à 600.000 mètres tonnes.  L’Etat a entrepris plusieurs mesures en vue de relancer la riziculture, notamment  l’amélioration des infrastructures d’irrigation et routières, de la mise à disposition des intrants pour les producteurs, de la réhabilitation de la production à l’instar de la Upper Nun Valley Development Authority (Undva) qui produit le riz de Ndop. Selon le Dr. Dorothy Maala en service à l’IRAD, la solution pour booster la production locale serait de se lancer dans la mécanisation. Tel semble en tout cas le défi de ces prochaines années.

Maneu Tchock


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