CNPS : La sécurité sociale s’étend aux benskineurs

Désormais, les conducteurs de moto taxi pourraient bénéficier de la couverture sociale. D’où le séminaire de sensibilisation des travailleurs de ce secteur du transport  organisé par la Caisse Nationale de Prévoyance sociale (Cnps), le 5 septembre dernier à Mbalmayo.

Ils étaient 200 à prendre part au premier séminaire de sensibilisation  organisé par la CNPS dans  salle des actes de l’hôtel de ville de Mbalmayo le jeudi 05 septembre 2013. Venus des quatre coins de la ville,  les motos taxis répondaient ainsi à l’invitation de leur maire, Dieudonné Zang Mba. L’édile de Mbalmayo a bien voulu que les acteurs de ce corps de métier, « qui se sont longtemps sentis marginalisés », viennent s’imprégner de la nouvelle plate-forme que la Cnps leur propose, dans le cadre de l’extension de la sécurité sociale. Outre les autorités administratives de la localité, prenaient part à ce séminaire, des personnels de la Cnps (dont le Chef de centre de Prévoyance sociale de Mvog-Mbi), et les représentants du syndicat et la mutuelle de taxi-motos de la ville.

La rencontre a débuté avec le mot de bienvenue de Monsieur le maire, à l’ensemble des participants. C’est ainsi qu’il leur a présenté  les grandes lignes de la plate-forme de collaboration entre sa mairie de Mbalmayo et la Cnps. « Cette initiative a pour but d’améliorer les conditions de vie du taximan-moto qui, le plus souvent, travaille dur, mais vit dans la précarité. En effet, ceux-ci ont toujours été considérés comme des gens abandonnés », a-t-il souligné. Les termes du protocole entre les deux institutions  qui toutes deux veulent pour le bien-être de ces travailleurs, prévoient d’une part que le magistrat  les  sensibilise  « sur le bien fondé de leur adhésion à ce projet, afin de bénéficier, enfin, d’une couverture sociale ». Par ailleurs, il a annoncé la mise sur pied d’un dispositif spécial, entre la Cnps et la Mairie, pour la protection sociale des acteurs de ce secteur d’activité. Dieudonné Zang Mba n’a pas manqué de remercier le Directeur général de la Cnps, pour « cette initiative louable qui contribue à mettre l’activité des taximen-moto dans un cadre légal ». En effet, en leur accordant une couverture sociale, l’organisme exécute concrètement les instructions du chef de l’Etat relatives à l’extension de la sécurité sociale aux couches sociales non encore prises en charge.

En retour, le chef de centre de Mvog-Mbi a remercié le Maire de la commune de Mbalmayo, pour son immense soutien à l’endroit de la Cnps dans le cadre de cette action. Dans son plaidoyer, Crescence Nga Eteme a promis aux taximen-moto que « l’organisme mettra tout en œuvre pour l’atteinte de cet objectif », tout en invitant les représentants du syndicat et de la mutuelle « à jouer pleinement leur rôle de sensibilisation, de collecte et de reversement des cotisations sociales à la Cnps ». De même, elle a rassuré ses interlocuteurs de la bonne qualité du service qui les attend dans les locaux de l’organisme. Par la suite, ses collaborateurs en charge de l’immatriculation, des prestations et du recouvrement ont apporté d’amples explications à des taximen-moto attentifs.

Les modalités de la couverture

Ce sont 16,5% du salaire perçu qui seront reversés à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale par cette catégorie d’assurés. En contrepartie, ils bénéficieront des prestations sociales suivantes : les prestations familiales (allocations familiales, indemnités liées à chaque maternité et accouchement), la couverture des risques professionnelles (réparations  des maladies professionnelles ou des accidents de travail, si fréquents dans ce secteur d’activité) et la pension vieillesse, d’invalidité et de décès. La séance de questions réponses qui a suivi a permis d’éclairer les zones d’ombres et inquiétudes des uns et des autres. Séance tenante, la mutuelle des taximen-moto de Mbalmayo s’est immatriculée en tant qu’employeur, emboîtant ainsi le pas au syndicat de la même ville. Une preuve que le message a été bel et bien compris.

C’est donc avec la certitude d’une avancée considérable et le sentiment du devoir accompli que les différents acteurs du jour se sont séparés.

Il y a donc lieu de dire ici que la migration sociale des conducteurs de motos taxi est en marche.  Depuis le discours du président de la République à la jeunesse le 10 février 2013, dans lequel il annonçait : «je souhaite qu’ils sachent que j’apprécie le courage qu’ils ont eu en acceptant des tâches, souvent pénibles, pour faire vivre leurs familles. Plutôt que de les regarder de haut, l’on devrait leur reconnaître un rôle social dont l’utilité est incontestable. Prenons, par exemple, le cas des conducteurs de moto-taxis. Mais la majorité de ces jeunes cherchent tout simplement à gagner leur vie ».

Toutefois, il faut reconnaître que leurs droits ne peuvent être mieux pris en compte que si leur activité sort de l’informel pour être formalisée. C’est la raison pour laquelle le Premier ministre, chef du gouvernement a pris un décret le 30 juillet 2013, qui règlemente les conditions et les modalités d’exploitation des motocycles à titre onéreux.  Le texte du PM définit le moto taxi, l’accès à la profession d’exploitant de moto taxi,  qui est subordonnée à l’obtention d’une licence spéciale de transport de catégorie S2, à la détention d’une carte de transport public routier, une identité commerciale enregistrée au Registre du Commerciale pour les personnes physiques et morales, l’inscription au registre des transporteurs, par motocycle, la détention d’un certificat de visite technique et une police d’assurances en cours de validité, l’acquittement du droit de timbre –automobile (vignette), l’acquittement de l’impôt libératoire et la possession d’une carte contribuable. Le moto taxi rentre désormais dans la catégorie des entreprenants définis par l’Ohada.

Le décret impose aux motos taxis d’être immatriculés par les services territorialement compétents du ministère des Transports et posséder un numéro d’identification attribué par la commune entre autres. Le texte prévoit également des sanctions  pénales pour les contrevenants à la réglementation sus évoquée.

La prise en compte de cette catégorie de travailleurs, reconnus acteurs socio économiques, ne peut qu’être saluée dans la mesure où, l’encadrement de leur activité leur ouvre désormais les portes de la protection sociale, l’accès au crédit, le renforcement de leurs capacités, toutes choses qui concourent  à éradiquer le désordre urbain.

Marius Nguimbous

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