Le mois dernier, dans les montagnes de Papouasie-Nouvelle-Guinée, une jeune femme de 20 ans, mère de deux enfants, a été déshabillée et torturée jusqu’à ce qu’elle avoue pratiquer la sorcellerie, puis brûlée vive sur une décharge publique locale devant une foule de villageois.
Bien qu’horrible, cet événement n’est pas inhabituel. La Commission de révision constitutionnelle et législative de Papouasie-Nouvelle-Guinée estime que jusqu’à 150 personnes accusées de sorcellerie – principalement des femmes – sont tuées chaque année, dans une seule des 20 provinces que compte le pays. Avant d’être tuées, beaucoup endurent d’interminables tortures, souvent d’ordre sexuel et parfois en public. Le meurtre commis le mois passé est exceptionnel à deux titres: il a suscité l’indignation du public et deux de ses auteurs présumés ont été arrêtés.
Le mois dernier, trois sœurs âgées de 5, 9 et 11 ans vivant dans un village reculé d’Inde ont été violées, tuées et jetées au fond d’un puits. Face au manque initial de réaction de la part des autorités, des villageois ont bloqué une autoroute pour protester et obtenu que la police ouvre enfin une enquête.
Le mois dernier encore, une jeune fille de 17 ans a été horriblement mutilée sur un site de construction, en Afrique du Sud. Victime d’un viol collectif, elle est morte quelques heures plus tard. Ses agresseurs présumés ont été retrouvés et arrêtés – après une vague inhabituelle de manifestations publiques.
Au cours des dernières semaines, dans trois pays ayant peu de choses en commun, l’indifférence généralisée à l’égard des violences faites aux femmes a – au moins de manière temporaire – fait place à une levée de boucliers. Les demandes du public réclamant que des actions soient prises pour mettre un terme à ces atrocités ordinaires si souvent endurées par des femmes et des filles ont poussé des chefs de gouvernements à prononcer d’importantes déclarations d’intention. Les forces de police, piquées au vif, ont lancé des enquêtes.