Un nouveau pacte financier mondia

22-23 juin 2023, s'st tenu à Paris au Palais Brongniart, un Sommet pour un "nouveau pacte financier mondial » suite aux vœux du Président de la République française Emmanuel Macron, partagés lors de la Cop 27 en Egypte. Dans le cadre de ce sommet, ce sont des enjeux autour des répercussions des multiples crises climatiques, énergétique, sanitaire et économique, notamment dans les pays les plus vulnérables, et le financement pour y faire face qui ont été au centre des réflexions et débats.

Le sommet poursuivait quatre objectifs :

Redonner un espace budgétaire aux pays qui font face à des situations difficiles à court terme notamment les pays les plus endettés ;

  • Favoriser le développement du secteur privé dans les pays à faible revenu ;
  • Encourager l'investissement dans les infrastructures "vertes" pour la transition énergétique dans les pays émergents et en développement ;
  • Mobiliser des financements innovants pour les pays vulnérables au changements climatiques.

Pourquoi un nouveau pacte financier mondial ?

Le monde est actuellement confronté aux conditions les plus difficiles depuis des décennies. A la suite de la crise de la Covid-19, la dette publique a atteint un niveau sans précédent dans tous les pays, un tiers des pays en développement et deux tiers des pays à faible revenu présentant un risque élevé de surendettement. L'inflation a fortement augmenté, et le resserrement de la politique monétaire engendre la volatilité financière et réduit l'appétence pour le risque. La tendance mondiale pour la réduction de la pauvreté observée depuis plusieurs décennies s'est interrompue, voire inversée, entrainant des écarts économiques grandissants à l'échelle mondiale. Ii nous faut avancer avec solidarité et ambition si nous souhaitons atteindre les ODD, la neutralité carbone, et nos objectifs communs de protection de la biodiversité.

Six tables rondes sont articulées autour du thème central :

1 - Faire évoluer le modèle des banques multilatérales de développement pour répondre aux défis du XXIème siècle.

2-  Une nouvelle méthode : les partenariats pour une croissance verte ;

3- Dette et affectation des droits de tirage spéciaux : bilan et perspectives

4-  Créer un environnement propice au secteur privé (infrastructures durables, financements des PME)

5- Des instruments et des financements innovants face aux nouveaux enjeux de vulnérabilité

6- Garantir des informations et des données plus fiables et comparables.

50 évènements thématiques autour des enjeux du Sommet qui s'est tenu au Palais Brognart, à l'OCDE et à l'Unesco.

Nouveau pacte financier mondial : quel bilan tirer du sommet organisé par Emmanuel Macron pour réconcilier le Nord et le Sud?

Le Sommet de deux jours qui s'est tenu à Paris s'est terminé par quelques avancées en faveur des pays en développement. Le big bang espéré pour réorienter la finance mondiale au service du climat reste toutefois à concrétiser.

Révolutionner la finance internationale, sauver la planète, éradiquer la pauvreté ... Le sommet pour un nouveau pacte financier mondial s'est achevé, le 23 juin, par des promesses des Etats et des institutions rassemblées à Paris de mener les réformes qu'exige l'empilement sur notre planète des crises climatiques, économiques et sanitaires.

Quel bilan de ce grand raout aux résultats mitigés face à l'immensité des tâches ?

  • De veilles promesses d'aides recyclées

Il faut noter que les besoins sont faramineux. Selon l'ONG Oxfam, les pays à revenus faibles et moyens ont besoin de 27 000 milliards de dollars d'ici à 2030 pour répondre aux besoins en matière de dépenses climatiques et sociales.

Face à ces montants, les 100 milliards de dollars par an promis depuis la Cop 15 de Copenhague, en 2009, et finalement réunis pour la première fois cette année ne suffisent pas à crier victoire.

De m^me la réallocation par les pays riches de l'équivalent de 100 milliards de dollars de droits de tirages spéciaux à destination du Sud n'est que la confirmation d'un engagement pris en 2021.

Les pays en développement, nombreux à être présents, parfois au plus haut niveau, "avaient besoin que ce sommet permette de dégager des milliers de milliards de dollars", a réagi la directrice générale d'Oxfam France, Cécile Duflot, dans un communiqué. "Ce qu'ils ont reçu, c'est un recyclage de vielles promesses non tenues et la perspective de nouveaux prêts qui pousseront les nations les plus pauvres vers un endettement désastreux".

Pourtant, faire aboutir à Paris ces vielles promesses était nécessaire afin que les pays du Nord renouent le dialogue avec les pays en développement"

  • Peu d'argent neuf pour faire face à la crise climatique

Ceux qui espéraient que le sommet soit l'occasion d'acter de nouveaux prélèvements - notamment sur les activités polluantes - sont repartis déçus. La possibilité de taxes internationales sur les transactions financières, sur les billets d'avion (comme c'est le cas en France), et sur les transports maritimes, n'a pas abouti.

En revanche, cette dernière option fait désormais l'objet d'un appui politique de plus en plus important à tel point que ses promoteurs espèrent que cette piste se concrétisera au sommet de l'Organisation maritime début juillet.

Sue ces points, ce sommet parisien a permis d'inscrire ces discussions à l'agenda des futurs rendez-vous diplomatiques de haut niveau, comme le GZ, et surtout le G20. Début d'une réflexion pour remodeler les institutions financières

Le président Emmanuel Macron s'est félicité le vendredi 23, d'"un consensus complet" pour "réformer en profondeur " le système financier mondial. Mais en attendant cette révolution, le sommet a tout de même généré quelques avancées :  La Banque mondiale a par exemple fait part de son intention d'intégrer à ses accords avec les pays les plus vulnérables une nouvelle clause de suspension du paiement de la dette en cas de catastrophe naturelle. Cette mesure, portée par Mia Mottley, la Première ministre de la Barbade, doit permettre aux pays frappés par des phénomènes météorologiques extrêmes de mettre en pause provisoirement le remboursement de la dette afin de parer à l'urgence.

Le tout nouveau président de la Banque mondiale Ajay Banga, a quant à lui exprimé son intention d'œuvrer à la transformation culturelle de l'institution. En conférence de presse, il a déclaré lancer une réflexion visant à, "plutôt que de mesurer les volumes de financements, mesurer les impacts de ces financements sur les émissions des gaz à effet de serre". Concrètement, cela reviendrait à appréhender les projets financés avec une vision d'ensemble et des objectifs mesurables de lutte contre le réchauffement climatique et de développement pour les pays concernés.

D'ailleurs, ces pays ont clairement appelé à ce que les institutions financières aident les Etats à concrétiser leurs propres stratégies de développement. Ainsi, pour le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, les nations du Sud attendent " non seulement une réforme de l'architecture financière internationale, mais aussi qu'elles se traduisent par des projets pratiques concernant notamment les infrastructures. C'est à ces conditions que nous, les Africains, serons convaincus que cela vaut la peine de se rendre à ce genre de sommet, d'aller jusqu'en Europe et d'écouter toutes ces promesses," a-t-il prévenu.

  • Des annonces concrètes pour le Sénégal et la Zambie

Pour trouver des annonces concrètes issues de ces deux jours de discussions, il faut regarder vers le Sénégal. Le pays de l'Afrique de l'Ouest a noué "un partenariat pour une transition énergétique équitable" avec un groupe de pays du Nord (dont la France) et des banques multilatérales de développement, en vue d'atteindre son objectif de 40% d'énergies renouvelables à l'horizon 2030. Ces partenariats sont nés en novembre 2021à la Cop 26, à Glasgow, et ont depuis permis à des pays tels que l'Afrique du Sud ou encore l'Indonésie d'avancer vers l'abandon du charbon, l'énergie fossile la plus émettrice de gaz à effet de serre.

Enfin, alors que plusieurs pays font face à l'aggravation de leur endettement face aux multiples crises, les pays créanciers de la Zambie (notamment la Chine) ont accepté de restructurer 6;3 milliards de dollars de dette (soit environs 5,8 milliards d'euros), plus de deux ans après le défaut de paiement du pays.

"Nous avons maintenant une méthode", s'est félicité la directrice générale du Fonds monétaire International (FMI), Kristalina Georgieva, dans un entretien avec l’AFP : "J'ai hâte de codifier le cas de la Zambie et de l'utiliser ensuite comme modèle pour d'autres", Selon elle, plusieurs leçons pevent être tirées de ce cas d'école.

Encourager ces restructurations ne suffit pas, estime cependant Fati N'Zi Hassane, directrice d'Oxfam en Afrique. "En ignorant des solutions évidentes comme l'annulation de la dette ou augmenter les impôts sur les personnes et les entreprises les plus riches, les pays du Nord réunis à ce sommet ont fait passer la cupidité de quelques uns avant les besoins du plus grand nombre.

Un mécanisme de suivi de ces recommandations a été mis en place. Les différents protagonistes se retrouveront dans deux ans pour faire le point.

Nadine Eyikè

 

 

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