Ngozi Okonjo-Iweala, Première femme et Africaine à la tête de l’OMC

Première femme à diriger l’Organisation mondiale du commerce, la Nigériane de 66 ans devra relever le challenge. Parcours extraordinaire que celui de Ngozi Okonjo-Iweala, du Biafra, à l'Organisation mondiale du commerce, en passant par les ministères nigérians des Finances et des Affaires étrangères et par la Banque mondiale

Depuis le lundi 15 février 2021, la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, a pris ce lundi la tête de l'Organisation mondiale du commerce. Cette économiste, ancienne ministre des Finances et des Affaires étrangères du Nigeria a eu la voie libre à la faveur du retrait de sa concurrente ,  la ministre sud-coréenne du Commerce, Yoo Myung-hee.Tout commence en août 2020, après la démission du Brésilien Roberto Azevedo un an avant la fin de son mandat pour raisons personnelles. Les pays membres de l'organisation née en 1995 à la suite des accords de Marrakech, au Maroc, apportent majoritairement leur soutien à la candidature de Ngozi Okonjo-Iweala, économiste qui a passé vingt-cinq ans à la Banque mondiale. Il manque cependant un soutien de poids : les États-Unis alors présidés par Donald Trump. Arguant du « manque d'expérience » de la Nigériane en matière de commerce mondial, le négociateur en chef de l'administration de l'ex-président n'hésite pas à dire que « l'élire serait une erreur ». Heureusement pour Ngozi Okonjo-Iweala, la dernière présidentielle américaine a permis l'élection de Joe Biden, un président démocrate avec une autre vision à l'opposé de celle de Donald Trump par rapport au multilatéralisme et à un organisme comme l'OMC. Pressée de tenir sa promesse de relancer la coopération internationale, la nouvelle administration a levé l'hypothèque qui pesait sur la candidature de la Nigériane, récemment devenue citoyenne américaine. Si l'origine africaine de Ngozi Okonjo-Iweala est remarquée, il y a lieu de noter que les statuts de l'OMC ne prévoient pas de rotation géographique pour le poste de directeur général. Cela n'empêche pas que des voix se sont élevées ces dernières années en faveur de la nomination d'un(e) Africain(e) à la tête de l'organisation. Avant d'affronter la Sud-Coréenne Yoo Myung-hee, Ngozi Okonjo-Iweala a, comme qui dirait, gagné des primaires africaines. Elle a en effet été en compétition avec deux diplomates, d'abord l'Égyptien Abdel-Hamid Mamdouh, ensuite Amina Mohamed, ministre kényane des Sports. La Nigériane a réussi à tirer son épingle du jeu en ralliant l'Union africaine mais aussi l'Union européenne à sa candidature. Il faut dire que, pure économiste doublée d'une fine stratège dans l'art de gérer, de communiquer, la Nigériane a su jouer de l'admiration et de l'adhésion de ses compatriotes, de sa connaissance parfaite des États-Unis, où elle a étudié et vécu de longues années avant d'en devenir citoyenne en 2019, et de sa parfaite maîtrise du français.

Rien ne la prédestinait à se retrouver à Washington au milieu des pontes de l'économie mondiale. Ngozi Okonjo-Iweala a grandi dans un Nigeria sous colonisation anglaise, puis d'un pays indépendant au sein duquel a éclaté la guerre civile du Biafra. À cette époque, ses parents sont professeurs, l'un de sociologie, l'autre d'économie. Enfant, elle a vécu un moment avec sa grand-mère dans un village nigérian alors que ses parents étudiaient en Allemagne. Plus tard, pendant la guerre, son père, Chukwuka Okonjo, professeur à la retraite, a rejoint l'armée des séparatistes du Biafra en tant que brigadier. La jeune Ngozi, dont le prénom signifie « bénédiction » en langue igbo, est aux côtés de sa mère Kamene à distribuer la soupe aux troupes.

Poussée par ses parents, Ngozi Okonjo-Iweaala, à peine adolescente, s'envole pour les États-Unis, où elle va étudier, grâce à des bourses, dans deux universités prestigieuses : le Massachusetts Institute of Technology (MIT) et Harvard. Sa thèse en dit long sur ses sujets de prédilection : « Politique du crédit, marchés financiers ruraux et développement agricole au Nigeria ».

Bio express

1954 Naissance à Ogwashi-Ukwu ( au Nigeria).

1981 Diplômée d'Harvard et titulaire d'un doctorat du Massachusetts Institute of Technology (MIT).

1982 Entre à la Banque mondiale, dont elle deviendra numéro deux.

2003 Premier mandat de ministre des Finances sous la présidence d'Olusegun Obasanjo.

2011 Deuxième mandat de ministre des Finances sous Goodluck Jonathan.

2012, elle échoue à devenir la présidente de la Banque mondiale, face à l'Américano-Coréen Jim Yong Kim.

2014 sous sa mandature le Nigeria devient la première puissance économique d'Afrique, devant l'Afrique du Sud.

2016 Présidente du conseil d'administration de Gavi, l'alliance du vaccin

Source AFP

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