A la faveur de la parution de son nouvel ouvrage, Me André Pedieu, chef de la Documentation à la Cour Suprême et praticien- enseignant de la procédure administrative, fait œuvre de vulgarisation.
Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ?
Vous devez savoir que ce livre est mon troisième. En 2003, j’ai écrit « La saisie de la chambre administrative de la Cour suprême » et en 2012, j’ai mis sur le marché un autre livre dont le titre est : « Au cœur du contentieux administratif : de la théorie à la pratique ». Je me suis rendu compte au bout de 25 ans dans les juridictions administratives que le mal des justiciables n’est pas dans la perte du procès fondamentalement. C’est surtout dans le fait que le justiciable ne maîtrise pas la procédure. Même les avocats qui sont présentés comme des professionnels ne sont pas toujours avertis et l’on peut le déplorer. Les gens ont tendance à croire que la procédure est la même en matière civile, sociale et criminelle. Pourtant, il n’en est rien. Or, c’est une procédure autonome qui exige que tous les actes judiciaires qui doivent être posés pour parvenir jusqu’au juge doivent être en quelque sorte légaux. Cela veut dire que, si je peux me permettre un exemple. Je dirais que tout se passe comme dans l’histoire d’une chambre et d’une porte, le juge attend le justiciable dans la chambre, il y a une porte et il faut la clé pour l’ouvrir et saisir le juge d’une requête. Certains aventuriers sans clé préfèrent passer par la fenêtre, une voie qui n’a pas été prévue par le législateur. C’est alors que le juge va déclarer leur recours irrecevable pour vice de forme.