S’est tenue le 02 Août 2016, au Cercle Municipal de Yaoundé, la célébration de la 54è édition de la journée Internationale de la Femme Africaine, sous la houlette du ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille. L’occasion était toute choisie de saluer les avancées en matière de prise en compte du genre au niveau national.
« Promotion des droits de l’homme, avec un accent sur les droits de la femme : le Cameroun confirme son engagement ». Voilà un thème qui a de quoi rassembler plusieurs femmes, membres de différentes associations, personnalités du Cercle des Amis du Cameroun (CERAC), associations de femmes entrepreneurs certaines arborant la tenue de l’évènement ; et même les hommes dont la présence remarquable du ministre des Sports et de l’Education Physique (MINSEP), Bidoung Mkpatt. C’était aussi l’occasion d’apprécier le savoir-faire de ces femmes entreprenantes dans divers domaines de l’art et de la culture.
CONTEXTE
Sur le plan international, on a assisté à l’adoption des objectifs de Développement Durable, dont l’objectif n° 5 porte sur la promotion de la Femme et de la Fille aux regards des droits des femmes. Sur le continent Africain, trois faits majeurs justifient ce thème : l’adoption de l’Agenda 2063 ; la consécration de l’année 2016 comme année de la promotion des droits de l’homme, avec un accent particulier sur les droits de la femme ainsi que l’accélération de la décennie de la Femme Africaine (2010-2020), avec la priorité axée sur l’éducation, la santé de reproduction, l’accès équitable des hommes et des femmes à des postes de prise de décision, la lutte contre la mortalité maternelle, le VIH Sida, les violences faites aux femmes, la protection de l’environnement, le changement climatique, la gouvernance, la consolidation du genre, etc. Au Cameroun, l’évènement se situe dans un contexte où des actions sont intensifiées en faveur de la lutte contre les discriminations du genre et la protection des droits des femmes, dont la plus importante action a été la révision du Code Pénal incluant des dispositions spécifiques en faveur de l’égalité de genre. Ces mesures ont été prises suite aux violences sexuelles faites sur les femmes et les filles, ainsi que le déplacement massif des familles des zones d’insécurité, conséquences qu’entraine la crise sécuritaire au nord du pays. De plus, le Cameroun accueillera l’édition prochaine de la Coupe d’Afrique des Nations Féminine, le domaine sportif qui traduit la poursuite de son action dans la valorisation des ressources humaines féminines.
OBJECTIFS GÉNÉRAUX ET SPÉCIFIQUES
Accroître la visibilité et l’appropriation sociale des actions prises par le Cameroun en termes de promotion et protection des droits des femmes et des filles. Comme objectifs spécifiques : asseoir une réflexion sur des mesures additionnelles à mettre en place pour l’atteinte de l’égalité de genre, encourager un dialogue constructif avec les piliers de la protection des droits des femmes, en accord avec la Décennie de la Femme Africaine et les points focaux de l’Agenda de l’Union Africaine 2063 ; renforcer les relations amicales et fraternelles entre les Camerounaises et celles des communautés étrangères et amies du Cameroun ; encourager la mobilisation de supports et initiatives pour l’implémentation des politiques au regard de la protection des droits des femmes. C’est la raison pour laquelle répondant aux questions des journalistes, la Minproff interpelle ces derniers à l’accompagner dans « la vulgarisation du Code Pénal actuel jusque dans les villages ». Tenant compte de la barrière de la langue, elle souhaite que « le Code Pénal soit traduit dans les principales langues parlées de notre pays afin que les femmes, les familles sortent de l’ignorance », ce qu’elle a esquissé d’ailleurs en répondant à certaines question en langue Ewondo.
RÉALISATIONS
Les réalisations saluées ce jour sont nombreuses. Entre autres, la construction des plusieurs centres de promotion de la femme et de la famille entre 2013 et 2015 ; l’équipement en infrastructures modernes, telles que les plaques solaires avec le support conjoint de la Banque Africaine de Développement (BAD), et un accord avec la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) dont la dotation budgétaire a contribué à l’autonomisation des femmes, le développement des Activités Génératrices de Revenus (AGR), la construction des industries de transformation, ainsi que la promotion de l’entrepreneuriat féminin, la construction et l’équipement des maisons digitales dans certaines régions, la formation de 150 fonctionnaires de police dans la prise en charge des femmes victimes des violences physiques ; la baisse des cas de mutilations génitales ; le dépassement par le Cameroun du minimum de 31% de femmes dans les postes de prise de décision édictée par les Accords de Varsovie avec une candidate féminine à l’élection présidentielle passée. L’on n’oubliera pas la prestation remarquable des lionnes Indomptables à la dernière édition de la Coupe du Monde Féminine de Football, dont tout le monde a été fiers. Tout ne s’arrêtera pas en si bon chemin, car Mme Thérèse Abena Ondoua se fait le cheval de bataille de promouvoir la solidarité et le patriotisme, œuvre pour la consolidation et la cohésion des relations familiales dans un climat d’amitié et de fraternité.
D’ailleurs, la visite des stands d’exposition lui a permis de toucher du doigt le savoir-faire de ces femmes, qui sortent peu à peu de l’ombre à une modernité marquée par la promotion du genre tant au niveau mondial, africain et camerounais en particulier. Ce sont des confectionneuses de savons, d’huiles de toilette, de bijoux, de boissons médicinales à base de plantes, de décorations d’habits et de tout sorte de poterie, de confectionneuses de vêtements, etc.
Samuel Binyegui Ott
