Editorial N°37

Par Emilienne N. Soué

Croissance du Cameroun: une cause internationale

La 44 ème fête de l’unité nationale du Cameroun avait une saveur particulière cette année. La manifestation s'est tenue sur fond  d’hommage rendu à nos forces de défense pour les services rendus à la nation, dans la lutte pour éradiquer le mal djihadiste qui sévit depuis au moins trois ans dans notre pays. En témoignent les nouvelles qui parviennent depuis le front où l’armée camerounaise a pratiquement  mis hors d’état de nuire les membres de la secte islamiste Boko Haram, et détruit  son bastion dans l’Extrême-Nord du pays.

C’est donc une armée sûre dont la capacité et le  polymorphisme ne sont  plus équivoques : qu’il s’agisse de l’intégrité territoriale, de la sécurité des personnes et des biens, ou encore de la sûreté de l’Etat, l’armée camerounaise assure. Elle le fait chaque jour au péril des vies des soldats tombés sur le champ d’honneur. Le slogan « honneur et fidélité » revêt désormais tout son sens. En regardant la parade militaire le 20 mai 2016, au boulevard éponyme, l’on ne pouvait qu’entonner l’hymne de l’unité nationale. Comment pourrait-on encore parler  de clivages tribaux, régionaux, linguistiques ou sociaux, en regardant ces hommes nobles battre le pavé du boulevard ? Ce serait mépriser les soldats restés sur le champ de bataille.

 Depuis les exactions de ces bandits obscurantistes-religieux, la nation entière s’est levée pour soutenir son président dans la guerre qu’il avait décidée de mener pour les chasser hors de nos frontières. C’est de cela dont le Cameroun a besoin : que tous ses enfants puissent s’unir pour une  noble cause et faire front uni contre l’adversité.

Tiens ! En parlant de cause noble, il en est aussi  une qui doive mobiliser les Camerounais : l’émergence du pays à l’horizon 2035. Exactement dans 19 ans. La première démarche est de voir ce qui constitue le contenu de ce concept : le terme  joue le rôle de « bon signal » pour les investisseurs.  Si la notion d’émergence fait couler tant d’encre, c’est que le label « pays émergent », qui repose sur les performances macroéconomiques des pays couplées à une stabilité politique et un climat des affaires favorable, suppose que s’ouvre implicitement pour les pays, la voie (ou l’espoir) du développement économique. Ainsi, nombreux sont ceux – économistes ou politiques – qui cherchent derrière le terme émergent, les éléments et mécanismes qui fonderaient un modèle de développement permettant le fameux take-off rostovien ou qui permettraient du moins à ces pays d’engager une trajectoire de développement. De même, la volonté des pays d’obtenir le label ou de le mobiliser dans leurs discours politiques s’explique par le fait qu’il représente un sésame autorisant un afflux de capitaux qui financeraient le développement,  à en croire l’économiste  Dalila Nicet-Chenaf.

Dans le cas du Cameroun, il est question de renforcer l'offre énergétique, développer les infrastructures, accélérer la politique de relance du secteur agricole, améliorer le climat des affaires et la compétitivité de l’économie, accroitre la diversification du commerce extérieur, assainir la gestion des ressources naturelles et de l’environnement  et sur tout booster l’emploi des jeunes.

Ensuite, quelles sont les voies et moyens pour y parvenir ?

Le Cameroun a  élaboré quelques outils de planification  pour y parvenir, notamment le DSCE, et pour le booster, le plan d’Urgence triennal, et quelques mécanismes financiers d’accompagnement. Mais cela n’est pas suffisant, car la mise en œuvre des projets structurants  nécessite un financement conséquent.

 L’on comprend mieux la raison d’être de la conférence économique internationale de Yaoundé qui s’est tenue du 17 au 18 mai 2016, sous le thème : « Investir au Cameroun, terre d’attractivité ». A côté du plaidoyer à l’endroit des investisseurs, c’est l’image de Cameroun qu’il fallait vendre.

Pour ce faire, qui mieux que le chef de l’Etat lui-même, soutenu par l’ancien président de la Commission Européenne, l’ancien Premier ministre sud-coréen et d’autres illustres personnalités comme le PDG du Groupe UBA implanté dans 19 pays d’Afrique, pouvait, à suffisance, convaincre les investisseurs du monde entier ? La vision de l’Emergence à l’horizon 2035 en dépend.

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